Le froid de la ville nous rassemblait à L’Olympia mardi soir en l’honneur du concert d’Agnes Obel. À la suite d’une tournée européenne, nous avons pu assister à ce concert englobant, mûr, où une sensibilité musicale nous a touchée. Accompagnée par l’allemande Anne Müller au violoncelle et la canadienne Mika Posen au violon alto, la Danoise d’origine a su donner à son public montréalais une prestation intime et émotive où un respect serein englobait toute la salle.
D’entrée de jeu, la salle de L’Olympia a sans doute coupé le souffle à plusieurs personnes. Les yeux rivés sur une scène minimaliste où un majestueux piano à queue surplombait le décors, tout le monde était assis dans un silence respectueux en attendant les premières notes de piano ou des instruments à vent. Personne n’osait prendre de photos, parler ou regarder leur téléphone. Nous avons été pris, du début à la fin, par cette ambiance solennelle qu’apportait la musique, en débutant par la pièce «Louretta». Suivants les premiers applaudissement, Agnes Obel se présenta dans un français plus ou moins maitrisé, mais toujours très charmant, et a fait rire toute la salle en mentionnant qu’elle ne parle pas très bien français, mais qu’elle connait quelques «dirty words in Québécois». Et ainsi débutait notre soirée!
C’est avec de plus anciennes chansons, qu’on retrouve sur son premier album sorti en 2010 Philharmonics, que l’artiste a débuté sa prestation. Comme elle nous l’a mentionné, c’est en commençant avec les vieilles chansons qu’on se met dans l’ambiance. Anciennes ou nouvelles chansons, elle nous a automatiquement entrainé dans son univers émotif, parsemé de quelques mots en danois où une incompréhension se faisait sentir dans la salle, laissant place à de léger fous rires. Elle nous a finalement présenté son nouveau matériel, issu de l’opus Aventine. Malgré le peu d’intervention qu’elle aura fait à la foule, elle nous a tout de même transmis une musique remplie de délicatesse et de finesse. Notons l’harmonie parfaitement réalisée avec les instruments à vent donnant de l’ampleur à sa musique.
Nos coups de coeur de la soirée sont sans doute «Riverside», où on sentait une certaine liberté musicale derrière son interprétation, ainsi qu’«Aventide» qui a captivé la foule grâce à l’usage des instruments à vent, des coups d’archet et de ce rythme pré-enregistré qui donnait un ton plus dramatique et enveloppant. Le rappel, qui fut rempli de joie par la foule, a automatiquement impressionné l’artiste qui a terminé la soirée seule au piano de façon touchante pour nous interpréter «Close Watch» de John Cale et «Smoke & Mirrors».
Somme toute, nous avons beaucoup apprécié le concert d’Agnes Obel. Une artiste timide qui a donné une prestation intime, à son image et emplie d’émotion. À revoir dans une salle plus petite, pour être plus près d’elle et peut-être établir un contact plus présent entre la scène et les spectateurs.